Après le livret A, l’assurance vie reste le placement préféré des Français. Pour preuve et selon les chiffres de France Assureurs, environ 2,5 millions de contrats sont souscrits chaque année.
En 2023, on dénombre 18 millions de contrats pour un encours total de 1 900 Md€. L’assurance vie est un produit d’épargne souple d’utilisation doté d’une fiscalité avantageuse tant dans la transmission du patrimoine que lors de rachats du capital après 8 ans de contrat. La diversification de ses placements séduit également les épargnants en quête de rendements attractifs. Ils ont le choix entre divers supports d’investissement pour des plus-values variables de 1,2 % à 10 %. Intéressons-nous dans cet article aux produits financiers de l’assurance vie avec au préalable un rappel de son fonctionnement.
Rappel du fonctionnement d’une assurance vie
Outil d’épargne et outil financier, une assurance vie convient à divers objectifs de placement à moyen ou long terme comme :
- Capitaliser et valoriser ses économies.
- Épargner pour financer un projet.
- Transmettre un patrimoine à ses proches ou à un bénéficiaire désigné.
- Constituer un complément de revenus à la retraite, etc.
Le fonctionnement de l’assurance vie qui peut être un contrat souscrit en cas de vie, en cas de décès ou mixte vie/décès, est simple. Un versement initial alimente le contrat lors de son ouverture. Le montant variable de 100 à 1 000 € en moyenne dépend du distributeur choisi. Puis, l’épargnant alimente son assurance vie avec des versements volontaires et ponctuels ou des versements programmés et réguliers. Il place l’argent sur divers supports financiers pour obtenir des plus-values plus ou moins intéressantes en fonction des risques d’investissement consentis. Il faut savoir que le capital placé sur une assurance vie est exonéré de taxe et disponible à tout moment si besoin. Seuls les gains sont imposés au titre de la Flat Tax. Après 8 ans de contrat, des abattements fiscaux permettent de réduire significativement l’imposition en optimisant la fréquence des rachats. La sortie des versements effectués sur une assurance vie est possible sous la forme d’un capital unique ou fractionné (rachat total ou rachat partiel) ou sous la forme d’une rente viagère.
Quels types de supports financiers sont accessibles avec une assurance vie ?
Au moment de souscrire une assurance vie, l’épargnant a le choix entre deux types de contrat : un contrat monosupport ou un contrat multisupport. Le premier propose d’investir uniquement sur des fonds en euros. Le second, majoritairement souscrit aujourd’hui, propose, en plus des fonds en euros, des produits financiers variés comme des unités de compte ou UC. L’inflation et les performances baissières des fonds en euros ces dix dernières années sont en faveur d’investissements sur les UC. Selon les chiffres de la Banque de France, la répartition des actifs est :
- De 56 % de fonds en euros en 2021 contre 85 % en 2011.
- De 44 % d’UC en 2021 contre 15 % en 2011.
1 – Investir sur des fonds en euros avec une assurance vie
Les épargnants préférant miser sur la sécurité au détriment de rendements plus faibles choisissent d’investir sur des fonds en euros avec leur assurance vie. Il existe aujourd’hui plusieurs types de fonds euros : classiques, dynamiques, immobiliers ou euro-croissance.
Les fonds euros classiques
Les fonds euros classiques sont des obligations d’État ou d’entreprise, autrement dit des emprunts ou de la dette. Le capital placé sur des fonds euros classiques est garanti à 100 % par l’assureur. En revanche, les gains sont peu élevés de 1,4 à 2 % en moyenne en 2022. Néanmoins, les intérêts des fonds euros sont définitivement acquis et génèrent eux-mêmes chaque année des intérêts par effet cliquet.
Les fonds euros dynamiques
Une alternative aux fonds euros classiques est les fonds euros dynamiques. Ils offrent des rendements plus attractifs tout en garantissant le capital investi. Ils sont, eux aussi, gérés par les assureurs. 60 à 80 % des actifs sont placés sur des obligations quand les 40 à 20 % restants sont investis sur le marché boursier (immobilier et actions) avec coupure automatique des positions risquées. Le rendement moyen des fonds euros dynamiques se situe aux alentours de 3,7 %, soit un écart moyen de 1,8 % par rapport aux fonds euros classiques.
Les fonds euros immobiliers
Les fonds euros immobiliers sont constitués d’environ 55 % d’actifs immobiliers à type de part dans des SCPI ou OPCI. Le reste des actifs est investi dans des obligations issues de fonds euros classiques. Ils permettent de dynamiser l’épargne placée sur une assurance vie avec la garantie du capital. Les gains sont en moyenne supérieurs de 0,6 à 1,2 % par rapport aux seuls fonds euros classiques.
Les fonds euro-croissance
Présents dans les contrats monosupport ou multisupport de l’assurance vie, les fonds euro-croissance sont en quelque sorte des fonds euros classiques à performance boostée. La condition est de conserver l’argent investi pendant a minima 8 ans et jusqu’à 15, 20, et même 30 ans chez certains assureurs. S’il respecte cette condition, l’épargnant est sûr de conserver l’intégralité de son capital. En matière de produit financier, un fonds euro-croissance est à la jonction entre un fonds euros classique et des supports en unités de compte.
2 – Placer son argent sur des unités de compte avec une assurance vie
Un autre type de produit financier à mettre dans son assurance vie est les unités de compte. A contrario des fonds euros, le capital n’est pas garanti, car les placements se font essentiellement sur les marchés boursiers. Le capital et in fine les gains sont soumis aux fluctuations haussières et baissières quotidiennes des marchés. Selon les assureurs et les contrats, plusieurs centaines d’unités de compte sont proposées aux épargnants avec une diversité des secteurs d’activité ou des zones géographiques. Même l’éthique peut être un critère de choix avec par exemple des supports écoresponsables. On dénombre trois catégories d’UC : mobilières, immobilières et monétaires.
Les UC en valeurs mobilières
Les unités de compte en valeurs mobilières d’une assurance vie sont constituées essentiellement d’OPCVM (Organismes de placement collectif en valeurs mobilières) comme des SICAV ou des FCP. Autrement dit, ce sont des actions qui représentent des parts de capital détenues dans une entreprise. Depuis quelques années, les UC peuvent aussi être des ETF qui sont des fonds indiciels négociés en bourse.
Les UC en valeurs immobilières
La 2e catégorie d’unité de compte représente les UC en valeurs immobilières. Comme leur nom l’indique, ces UC reposent sur des placements dans la pierre. Les plus connus sont les SCPI (Société civile de placement immobilier) et les OPCI (Organisme de placement collectif immobilier). Les épargnants détiennent, via leur assurance vie, des parts du patrimoine immobilier acquis par ces sociétés ou organismes de gestion. Quant à leur performance, il est possible d’espérer des gains de 4 à 5 %/an en moyenne hors revalorisation des parts.
Les UC en valeurs monétaires
Les unités de compte en valeurs monétaires sont des actifs financiers qui sont adossés à des emprunts de moins de trois mois. Il s’agit de placements à type de titres de créance à très court terme comme des bons du trésor émis par un État ou des billets de trésorerie émis par une entreprise. Peu risqués, ces placements offrent des gains faibles dépendant des taux d’intérêt des prêts.
3 – Valoriser le capital d’une assurance vie avec des produits financiers structurés
Enfin, parmi les produits financiers à mettre dans son assurance vie, citons les produits structurés. Ces fonds à barrière ou fonds à formule sont des produits financiers non cotés à type d’actions ou d’obligations. Ils offrent sous certaines conditions un capital garanti (total ou partiel) à échéance de 5 à 10 ans et des gains dont la performance est connue à l’avance. Elle est plafonnée et varie en moyenne de 3 à 4 %/an avec un capital garanti conditionné.
Pour conclure, les produits financiers à mettre dans son assurance vie avec un contrat multisupport sont des fonds euros classiques, dynamiques ou immobiliers et des unités de compte ou des produits structurés. Le choix des produits financiers et la répartition des actifs dépendent de plusieurs critères, à savoir :
- Déterminer son profil investisseur : profil dynamique, profil prudent ou profil équilibré.
- Fixer ses objectifs d’investissement et in fine son horizon de placement à court, moyen ou long terme.
- Évaluer les performances passées des produits financiers même si elles ne présagent en rien des performances futures.
- Analyser les frais pour impacter au minimum la rentabilité de l’assurance vie.
- Diversifier ses investissements en souscrivant plusieurs contrats d’assurance vie et/ou par exemple un PER.